This article is the 3rd in a series published by Franck Biancheri in 2004 Small political comments of a Euro-Citizen. We republished it today because it demonstrates once again the perspicacity and simplicity Franck Biancheri used to describe the dysfunctions of the European political system and their inherent dangers.
Today if not the Schulz parenthesis, the “appointment” of the new President of the European Parliament, Antonio Tajani, a member of the EPP group, who is also a friend of much contested Silvio Berlusconi, perpetuates the method of “systematic bleeding” of the key positions of European Parliament by the EPP and the PES, signes the freeze of any kind democratization process of an institution devoted to be democratic. Despairing…
“Meanwhile our little “friends” – populists, extremists, xenophobes – progress, against a backdrop of growing European abstentionism; and lobbyists swim like fish in water …” – as Franck Biancheri has written.
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Small political comments of a Euro-Citizen -3
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[dropcap]S[/dropcap]o that’s it! We have a new President of the European Parliament. Let us rejoice, brave European citizens, who have never expressed any vote in favor of him, or in favor of his political party (only the Spaniards, his compatriots who were able to do so since the polls for the European Parliament is national), you have a new famous unknown to embody your will.
Barely 6 weeks after the European elections, the spectacle of the political system community has become more pathetic. Again, a combined election between the EPP and the PES to share the influence and the financial means attributed to the groups dominating the Strasbourg assembly: without any common political objectives, nor any joint legislative programs. How could the voter give political credit to a Parliament where the two so-called “parties” (left and right) share duties in complete privacy when just six weeks ago they have heard them explain how much their visions of Europe were irreconcilable? Maintaining this method of “systematic bleeding” of the key positions of European Parliament by the EPP and the PES will undoubtedly increase abstentions from the next European election; and also the voters of populist factions.
In this regard, the “puppets” of the UKIP disclose their intentions. Behind the gross and brutal provocation (yesterday, on women, tomorrow, I imagine, on immigrants, the poor, the disabled, the intellectuals, and all those who do not resemble an average “diehard”), they no longer speak of the “breaking” of the European Parliament, but on the contrary begin to find their feets. We will see over the next years, through their votes in particular, who this type of party are working for. Let us beware, they are undoubtedly a “prototype” for an operation of the largest scale in the 2009 European elections. And it is not these political fictions that the EPP and the PES can oppose. On the contrary, they generate this type of populism through their ineffective politics.
Moreover, the EPP and PES do not even have political leaders with a European dimension. Their group leaders, or their candidates for key positions, come and go from one legislature to another, and even during the legislature, according to obscure arrangements, agreements between apparatus, incomprehensible to the uninitiated. In fact, they are managed like the Commission or the Council: opacity, bureaucratic management, refusal of “personalization”, conviction that the public does not need to know what is done in its “interest”, …. Moreover, the fact that a growing number of European civil servants to be elected to the European Parliament, including through these two parties, must further reinforce this trend. So only a few names like Cohn-Bendit or Jens Peter Bonde are able to survive as identifiable political individuals. The rest is as “gray” in the eyes of the public as any administration is.
Meanwhile our little “friends” – populists, extremists, xenophobes – progress, against a backdrop of growing European abstentionism; and lobbyists swim like fish in water … but we do not need to worry, the EPP and the PES (of which 80% of Europeans ignore the existence) have just found work for two Europeans who will succeed for the next five years at the head of the European Parliament. It’s beautiful like twilight politics!
And do not tell me that we cannot do otherwise. Everything is ready to create a Trans-European Democracy: issues, public opinions, technology, methods are there. They now visibly lack the women and men to build it. Courage, they arrive!
Franck Biancheri, 21/07/2004
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Cet article est le 3ème d’une série publiée par Franck Biancheri en 2004 Petits commentaires politiques d’un Euro-Citoyen. Nous le republions aujourd’hui car il démontre une fois de plus avec quelle perspicacité et simplicité Franck Biancheri décrivait les dysfonctionnements du système politique communautaire et leurs dangers inhérents.
Si ce n’est la parenthèse Schulz, la “nomination” du nouveau président du Parlement européen, Antonio Tajani membre du groupe PPE, qui plus est un ami du tant décrié Silvio Berlusconi, n’est que la perpétuation de la méthode de « mise en coupe réglée » des postes-clés du Parlement européen par le PPE et le PSE et signe le gel de tout processus de démocratisation de la seule institution pourtant vouée à être démocratique. A pleurer …
“Pendant ce temps-là nos petits « amis » populistes, extrémistes, xénophobes progressent, sur fond d’abstentionnisme européen croissant ; et les lobbyistes nagent comme des poissons dans l’eau…” – comme l’écrivait Franck Biancheri.
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Petits commentaires politiques d’un Euro-Citoyen -3
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[dropcap]A[/dropcap]lors ça y est ! Nous avons un nouveau président du Parlement européen. Réjouissons-nous, braves citoyens européens, qui n’avons jamais exprimé le moindre vote en sa faveur, ou en faveur de son parti politique (seuls les Espagnols, ses compatriotes ont pu le faire puisque le scrutin pour le parlement européen est national), vous avez un nouvel illustre inconnu pour incarner votre volonté.
A peine 6 semaines après les élections européennes, le spectacle du système politique communautaire devient pathétique. A nouveau, une élection combinarde entre le PPE et le PSE pour se partager l’influence et les moyens financiers attribués aux groupes dominant l’assemblée de Strasbourg : sans objectifs politiques communs, ni programmes communs de législature bien entendu. Comment l’électeur pourrait-il accorder du crédit politique à un Parlement où les deux soi-disant « partis » opposés (gauche et droite) se partagent les fonctions en toute intimité alors qu’il y a six semaines ont les entendaient expliquer combien leurs visions de l’Europe étaient inconciliables ? Le maintien de cette méthode de « mise en coupe réglée » des postes-clés du Parlement européen par le PPE et le PSE vient sans aucun doute d’accroître encore le nombre d’abstentionniste de la prochaine élection européenne ; et aussi celui des électeurs des partis populistes.
A ce propos, les « pantins » du UKIP dévoilent leurs intentions. Derrière la provocation grasse et brutale (hier, sur les femmes ; demain, j’imagine, sur les immigrés, les pauvres, les handicapés, les intellectuels, et tous ceux qui ne ressemblent pas à un « beauf » moyen), ils ne parlent plus de « casser » le Parlement européen, mais au contraire commencent à y prendre leurs marques. On va voir au gré des prochaines années, à travers leurs votes notamment, pour qui « roulent » ce type de partis. Méfions nous, ils sont sans aucun doute un « prototype » pour une opération de plus grande échelle aux élections européennes de 2009. Et ce n’est pas ces fictions politiques que sont le PPE et le PSE qui pourront s’y opposer. Au contraire, ils génèrent, par leur impuissance politique même, ce type de populismes.
D’ailleurs, le PPE et PSE n’ont même pas de leaders politiques à dimension européenne. Leurs dirigeants de groupes, ou leurs candidats aux postes-clés, vont et viennent d’une législature à l’autre, et même pendant la législature, en fonction d’arrangements obscurs, d’accords entre appareils, incompréhensibles pour les non initiés. En fait, ils sont gérés comme la Commission ou le Conseil : opacité, gestion bureaucratique, refus de la « personnalisation », conviction que le public n’a pas à connaître ce qui est fait dans son « intérêt », …. D’ailleurs, le fait qu’un nombre croissant de fonctionnaires européens* se fassent élire au Parlement européen, notamment via ces deux partis, doit encore renforcer cette tendance. Ainsi seuls quelques noms comme Cohn-Bendit ou Jens Peter Bonde arrivent à surnager en tant qu’individualités politiques identifiables. Le reste est aussi « gris » aux yeux du public que l’est une administration.
Pendant ce temps-là nos petits « amis » populistes, extrémistes, xénophobes progressent, sur fond d’abstentionnisme européen croissant ; et les lobbyistes nagent comme des poissons dans l’eau … mais qu’on ne s’inquiète pas, le PPE et le PSE (dont d’ailleurs 80% des Européens ignorent même l’existence) viennent de trouver du travail à deux Européens qui se succèderont pour les 5 années à venir à la tête du Parlement européen. C’est beau comme un crépuscule politique !
Et qu’on ne me dise pas qu’on ne peut pas faire autrement. Tout est prêt pour créer une démocratie trans-européenne : les enjeux, les opinions publiques, la technologie, les méthodes sont là. Ils manquent visiblement encore les femmes et les hommes politiques pour la construire. Courage, ils arrivent !
Franck Biancheri, 21/07/2004
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