Giorgio Clarotti, natif européen, mari, père, entrepreneur institutionnel à la Commission Européenne et fédéraliste européen.
Cela faisait 6 mois que nous avions bossé dans l’enthousiasme et la collaboration avec le Club 2020. Franck, Christophe, Laurent et moi, étions convaincus que l’Europe vivait des moments cruciaux. C’était en 1998 et l’Euro devait naître en Mai, l’Agenda 2000 devait fournir à la Communauté une vision et une route pour incorporer les pays de l’Est, nouvellement indépendants, le Marché Unique devait s’élargir aux services et la gouvernance devenir plus démocratique comme voulu par les récents membres du Nord. Nous avions écrit l’Agenda 2020 en réaction à l’agenda 2000: il était pour nous ridicule de vouloir décider pour l’an 2000 en 1998. Les orientations étaient déjà toutes prises et les choix déjà faits.
En faisant oeuvre de prospective nous voulions montrer aux européens les enjeux sur lesquels investir ou décider en 2000 pour 2020. Voulait-on une Europe ouverte et compétitive ou plutôt une Europe fermée et protégée? Une muse pour une nouvelle Renaissance Européenne ou un Musée que les Chinois et les Américains seraient venu visiter? Toutes les options étaient envisageables et soutenables, mais elle déterminaient des politiques et conséquences fort différentes.
Les réseaux de Franck, LEAP et Prometheus-Europe, nous avaient bien aidés et quel meilleur endroit où lancer l’Agenda qu’Athènes et son Agora, là même où 2500 avant se construisait et s’appliquait la première démocratie européenne. Constantin Stephanides nous avait obtenu le lieu grâce au soutien du Maire Avramopoulos, aujourd’hui Commissaire européen à la migration. Il devait intervenir devant les caméras et sous les tentes immaculées qui avaient été dressées pour l’occasion.
Mais le dieux et le temps en avaient décidé autrement: une tempête rare à Athènes en Mai se déclencha et balaya les tentes en faisant fuir les médias. Etait-ce un présage de la tempête qui allait s’abattre sur l’Europe: démission de la Commission en 1999, crise boursière en 2001 et clash de Nice entre Chirac et Schroeder en 2002?
Nous nous réfugiâmes dans l’Agora moderne, où étaient prévus les rafraîchissements de fin de journée. Franck, tour a tout Tribun et GO s’affairait pour que tous contribuent et en profita pour préparer le futur. La campagne électorale européenne de 1999 fut, selon moi, celle où il eut le plus d’impact. Plus que par ses candidatures directes en 1989 avec IDE et en 2009 avec Newropeans. Nous décidions ce jour-là à Athènes, de nous concentrer sur les 100 candidats députés les plus “prometteurs”. Nous leur aurions offert un site web “gratuit” programmé par nos soins, en échange de la prise d’un des 4 piliers de notre agenda dans leur programme. C’est ainsi que nous avions travaillé avec Alexander Stubb, futur premier ministre Finlandais, Nick Clegg, future vice-premier Britannique ou Anastossopoulos, le premier député européen à proposer des listes transnationales pour les élections européennes. Notre agenda a influencé les Cohn–Bendit, Goulard et De Sarnèze qui ont contribué à l’agenda européen de Macron. Il n’est pas étonnant que 22 des 40 idées proposées dans notre Agenda 2020 se trouvent aussi dans le discours de la Sorbonne de Macron. Cela fait 20 ans qu’elles sont dans l’air du temps…
Giorgio Clarotti
Lancement de l’agenda Europe2020, Athènes – mai 1998
Giorgio Clarotti, natif européen, mari, père, entrepreneur institutionnel à la Commission Européenne et fédéraliste européen.
Cela faisait 6 mois que nous avions bossé dans l’enthousiasme et la collaboration avec le Club 2020. Franck, Christophe, Laurent et moi, étions convaincus que l’Europe vivait des moments cruciaux. C’était en 1998 et l’Euro devait naître en Mai, l’Agenda 2000 devait fournir à la Communauté une vision et une route pour incorporer les pays de l’Est, nouvellement indépendants, le Marché Unique devait s’élargir aux services et la gouvernance devenir plus démocratique comme voulu par les récents membres du Nord. Nous avions écrit l’Agenda 2020 en réaction à l’agenda 2000: il était pour nous ridicule de vouloir décider pour l’an 2000 en 1998. Les orientations étaient déjà toutes prises et les choix déjà faits.
En faisant oeuvre de prospective nous voulions montrer aux européens les enjeux sur lesquels investir ou décider en 2000 pour 2020. Voulait-on une Europe ouverte et compétitive ou plutôt une Europe fermée et protégée? Une muse pour une nouvelle Renaissance Européenne ou un Musée que les Chinois et les Américains seraient venu visiter? Toutes les options étaient envisageables et soutenables, mais elle déterminaient des politiques et conséquences fort différentes.
Les réseaux de Franck, LEAP et Prometheus-Europe, nous avaient bien aidés et quel meilleur endroit où lancer l’Agenda qu’Athènes et son Agora, là même où 2500 avant se construisait et s’appliquait la première démocratie européenne. Constantin Stephanides nous avait obtenu le lieu grâce au soutien du Maire Avramopoulos, aujourd’hui Commissaire européen à la migration. Il devait intervenir devant les caméras et sous les tentes immaculées qui avaient été dressées pour l’occasion.
Mais le dieux et le temps en avaient décidé autrement: une tempête rare à Athènes en Mai se déclencha et balaya les tentes en faisant fuir les médias. Etait-ce un présage de la tempête qui allait s’abattre sur l’Europe: démission de la Commission en 1999, crise boursière en 2001 et clash de Nice entre Chirac et Schroeder en 2002?
Nous nous réfugiâmes dans l’Agora moderne, où étaient prévus les rafraîchissements de fin de journée. Franck, tour a tout Tribun et GO s’affairait pour que tous contribuent et en profita pour préparer le futur. La campagne électorale européenne de 1999 fut, selon moi, celle où il eut le plus d’impact. Plus que par ses candidatures directes en 1989 avec IDE et en 2009 avec Newropeans. Nous décidions ce jour-là à Athènes, de nous concentrer sur les 100 candidats députés les plus “prometteurs”. Nous leur aurions offert un site web “gratuit” programmé par nos soins, en échange de la prise d’un des 4 piliers de notre agenda dans leur programme. C’est ainsi que nous avions travaillé avec Alexander Stubb, futur premier ministre Finlandais, Nick Clegg, future vice-premier Britannique ou Anastossopoulos, le premier député européen à proposer des listes transnationales pour les élections européennes. Notre agenda a influencé les Cohn–Bendit, Goulard et De Sarnèze qui ont contribué à l’agenda européen de Macron. Il n’est pas étonnant que 22 des 40 idées proposées dans notre Agenda 2020 se trouvent aussi dans le discours de la Sorbonne de Macron. Cela fait 20 ans qu’elles sont dans l’air du temps…
Giorgio Clarotti