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No doubt, in order to be considered interesting by our unanimously tabloid-ed media, no need to have ideas, a nice dose of ‘name-dropping’ will do. The French media have never talked more about Franck Biancheri since a French Minister, who became head of the LREM list in the European Elections, is suddenly revealed as an offspring of his movement.
After Ouest France, the Huffington Post, L’Internaute and Le Parisien, it is now the turn of the very right-wing magazine Valeurs Actuelles to attack Nathalie Loiseau’s ‘Europeist’ past… cleverly associated with an earlier far-right past, thus creating some confusion between two very distinct moments in Mrs Loiseau’s political life.
Clearly, those articles have no other aim than to discredit Mrs Loiseau. And it is quite revealing of these intellectually troubled times that the ‘Europeism’ of someone running for the European Elections is actually discrediting!
Nevertheless our attention was drawn this time by the fact that the author of the article came across a new bone to chew: Elisabeth Lévy (for the non-French readers, an intellectual provocative columnist, darling of the Parisian political and media world) was also on this IDE list of the European Elections of 1989 created and led by Franck Biancheri. Better than that, she actually regrets it! And she uses a deliciously contemptuous word: ‘Being a EUROPEIST was my beginner’s mistake’
Taking a closer look, we realise it’s all her youth that Elisabeth Lévy must regret: left and pro-European in the Mitterrand years, she is now right-wing and euro-skeptical… If only idiots do not change their mind, E. Levy must be very clever indeed… unless our columnist is simply a perfect weather vane under a provocative surface.
But above all, if Mme Lévy had sincerely paid any attention at the time, she would have known that the Biancherian project had nothing Europeist in itself; that Europeanism is an intellectual movement of the 1920s designed to prevent Europe from falling back into the wanderings of the First World War; that this movement partly led to the wanderings of the Second World War as a result of a fascination with the European dimension of the Hitler-Franco-Mussolini- & CO of the 1930s; she would have known that Frank Biancheri hated everything that was ideological, such as Europeism, Nazism, Communism or the United States of Europe; that he fought for more than 25 years to avoid the ideological Europe or the Europe-empire or that Europe of the grandsons of Hitler-Franco-Mussolini-and-Co as he called it; that in order to avoid Europeism, he advocated for a democratic Europe, anchored in the projects and the will of the Europeans and not in the irreconcilable ones of the Member States or the illegitimate ones of the Brussels technocracy or the unacceptable ones of the lobbies; she would have known that it is by principle of reality and not by ideology that he has strove to create a capacity for political action at the most important level of decision-making that the European level had “de facto” become; that it is precisely why he launched AEGEE (the European Student Forum), then the first trans-European political party of history and that, against all odds, he pursued his idea until his early end!
Mrs Lévy has no reason to be ashamed of this passage by the most innovative political experience of the last 30 years: Biancheri was anything but a Europeist !
However Mrs Lévy would better be wary of herself! There was ideology in her European commitment in the 80s… she actually admits it. There is ideology still in her current Euro-skepticism: what else could be this sovereignism proudly sported now by her?
Franck Biancheri had predicted the arrival of national-Europeanism or Euro-sovereignism if our democratic Europe failed. Given the shape the next European Election is taking, Mrs Levy is probably approaching the moment when she can reconnect her Europeist youth with her sovereignist maturity to applaud with both hands the newly born sovereignist Europe.
Mrs Levy, you likely still are a Europeist soon to become aware of it!
Marie-Hélène Caillol
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[:fr]Pas de doute, pour intéresser la presse unanimement « people », inutile d’avoir des idées, une bonne dose de « name-dropping » suffira. Les médias français n’ont en effet jamais autant parlé de Franck Biancheri que depuis qu’une Ministre française devenue tête de liste LREM aux Européennes se révèle issue de sa mouvance :
Après Ouest France, le Huff, L’Internaute et le Parisien, c’est maintenant au tour du très à droite journal Valeurs Actuelles d’attaquer le passé « européiste » de Nathalie Loiseau… habilement associé à un passé antérieur d’ « extrème-droite » contribuant à créer la confusion entre deux moments bien distincts de la vie politique de Mme Loiseau.
On a bien compris que ces articles n’ont d’autre objectif que de discréditer Mme Loiseau. Et il est assez révélateur de ces temps intellectuellement troublés que l’ « européisme » d’une candidate aux « Européennes » soit discréditant !
Mais ce qui a attiré notre attention cette fois, c’est que l’auteur de l’article soit tombé sur un nouvel os à ronger : Elisabeth Lévy (pour les non-français, il s’agit d’une chroniqueuse intello-provo chouchoute du monde politico-médiatique parisien) était aussi sur cette liste IDE aux Européennes de 1989, créée et emmenée par Franck Biancheri ! Mieux encore : elle, elle le regrette ! Et elle utilise ce mot si délicieusement méprisant : « Mon erreur de jeunesse à moi, c’est d’avoir été EUROPEISTE ».
A y regarder de plus près, c’est toute sa jeunesse qu’Elisabeth Lévy doit regretter : de gauche et pro-européenne dans les années Mitterrand, elle est maintenant de droite et euro-sceptique… S’il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis, E. Lévy doit être très intelligente… A moins que notre chroniqueuse ne soit tout simplement une parfaite girouette politique sous ses dehors provocateurs.
Mais surtout, si Mme Lévy s’y était sincèrement intéressée à l’époque, elle aurait su que le projet biancherien n’avait rien d’ « européiste » ; que l’ « européisme » est une mouvance intellectuelle des années 20 destiné à éviter à l’Europe de retomber dans les errements de la 1ère guerre mondiale ; que cette mouvance a en partie abouti aux errances de la 2ème guerre mondiale dans le cadre d’une fascination pour la dimension européenne des Hitler-Franco-Mussolini-et-Co des années 30 ; que Franck Biancheri honnissait tout ce qui était idéologique comme l’ « européisme », le « nazisme », le « communisme » et les « Etats-Unis d’Europe » ; qu’il s’est battu pendant 25 ans pour éviter l’Europe idéologique ou Europe-empire ou Europe des « petits-fils de Hitler-Franco-Mussolini-et-Co » comme il l’appelait ; que pour nous éviter l’ « Européisme », il prônait l’Europe démocratique, ancrée dans les projets et la volonté des Européens et non dans ceux, irréconciliables, des Etats-Membres ou ceux, illégitimes, de la technocratie « bruxelloise » ou encore ceux, inacceptables, des lobbies ; que c’est par principe de réalité et non par idéologie qu’il a oeuvré à créer une capacité d’action politique au niveau décisionnel le plus important qu’était « de fait » déjà devenu le niveau européen ; que c’est pour cela qu’il avait lancé AEGEE, puis le premier parti politique trans-européen de l’Histoire et que, sans défaillir, contre vents et marées, il a poursuivi cette idée… jusqu’au bout !
Mme Lévy n’a pas de raison de rougir de ce passage par l’expérience politique la plus innovante de ces 30 dernières années : Biancheri était tout sauf « européiste » !
Mme Lévy, en revanche, ferait bien de se méfier d’elle-même ! De l’idéologie, il y en avait dans son « engagement européen » dans les années 80… c’est elle qui le dit. De l’idéologie, il y en a toujours dans son « euro-scepticisme » actuel : qu’est-ce donc en effet d’autre que ce « souverainisme » désormais fièrement arboré ?
Franck Biancheri prédisait l’arrivée du « national-européisme » ou de l’ « euro-souverainisme » si l’Europe démocratique échouait. Telles que les prochaines Européennes se profilent, Mme Lévy s’approche du moment où elle pourra reconnecter sa jeunesse européiste avec sa maturité souverainiste pour applaudir à deux mains l’« Europe souverainiste » nouvellement née.
Si, Mme Lévy, vous êtes toujours Européiste et vous n’allez pas tarder à vous en apercevoir !
Marie-Hélène Caillol
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