La liste est longue des démissions et irresponsabilités qui conduisent du « laissez-faire » au « laissez-mourir »: en une semaine, le monde entier, y compris les citoyens américains, ont pu la découvrir en direct au sein de ce qui passait il y a encore peu pour le pays le plus riche du monde.
(Extraits de » Katrina: Ouragan sur le néo-libéralisme » – Franck Biancheri, 07/09/2005)
Ce qui est en cause ce n’est pas seulement l’incompétence des autorités, la lourdeur de la bureaucratie, le manque de coordination des échelons de la structure constitutionnelle, mais la vision de la société américaine sur elle même. Il semble que ce n’est pas un racisme rampant, la corruption endémique régnante, qui expliquent le manque d’intérêt politique pour les habitants des régions sinistrées, ni les clichés répandus par les films et le jazz de la Nouvelle Orléans dans l’opinion publique américaine, mais l’autisme des gens aisés et de leurs représentants politiques. D’où sortaient ces noirs qu’on ne connaissait pas, qui dérangeaient l’image rassurante d’une Amérique libérale, où chacun avait ses chances de vivre le rêve américain ? Ce n’étaient pas des réfugiés mais des Américains en détresse.
(Extrait de « CHRONIQUE D’ACTUALITE : LE TSUNAMI AMERICAIN ET LA PROSPECTIVE » – Franck Biancheri, 13/09/2005)
