Chers compagnons de route,
C’est la fin d’une année géopolitiquement tumultueuse que nous traversons. Une année qui a vu défiler les guerres en Ukraine, Israël, Caucase… et s’inscrit dans la reprise des violences, y compris citoyennes (en France, en Tchéquie…). Une année que nous avions inaugurée en nous demandant si inflation, crise énergétique, guerre aux frontières… ne signaient malheureusement pas la fin de l’Europe (cf notre rencontre à Menton en mars dernier: La fin de l’Europe? Franck Biancheri, le Mentonnais).
Nous ne pouvons que souhaiter que 2024 s’inscrive dans le reprise en main de son futur par les citoyens européens. Ceux-ci s’exprimeront encore dans des élections nationales mais surtout européennes. A ce niveau là, malheureusement nous ne pouvons constater que l’échec du processus de démocratisation, démocratisation européenne qui a été le grand combat de la vie de Franck.
Les institutions européennes, y compris le Parlement européen, semblent penser qu’on ne peut pas faire confiance aux citoyens -qu’elles ne considèrent d’européens que quand cela les arrange- qu’ils sont dangereux, ignorants, incompétents, et qu’elles sont les seules à pouvoir définir et décider du futur de notre communauté. C’était déjà le cas en 1998 lorsque nous avions défini Vision Europe 2020. Ainsi les instituions nourrissent ressentiments, rejets et replis sur soi dans toute l’Europe, mais pas seulement.
Si nous ne voulons pas perdre notre place dans le monde aux côtés des autres acteurs, nous devons abandonner nos instincts de conquêtes et accepter le nouveau paradigme multipolaire, accepter que ceux qui étaient au siècle dernier encore des émergents sont aujourd’hui des acteurs à part entière, accepter aussi la fin du monde tel que nous l’avons dessiné sur nos cartes à la fin des deux guerres mondiales du siècle dernier (et donc de revisiter les traités et les frontières), et si repli il doit y avoir, se recentrer sur ce qui est le coeur du système européen en donnant aux citoyens les outils de la démocratisation dont ils ont besoin pour se ressaisir de leur futur.
C’est le travail que nous avons poursuivi avec LEAP2040, Anticipolis et bien entendu le GEAB (notre principale ressource de revenus) que nous vous invitons à lire absolument tous les mois (Abonnez-vous! Nous vous faisons un prix spécial AAFB! Contactez Geta: getagramamoldovan@leap2040.eu).
En février 2024, nous avons été invitées, Marie-Hélène et moi-même, par la Fondation Jean Monnet pour l’Europe à un entretien vidéo pour initier ce que nous appelons les « mémoires vivantes » qui viendront compléter les archives déjà conservées auprès de la Fondation. Nous en profiterons pour organiser une rencontre avec l’UNIL, l’université de Lausanne, dont le recteur avait inauguré la visite d’Emmanuel Macron des archives de la FJME en évoquant l’importance qu’avait eue pour lui le programme Erasmus. Une rencontre avec AEGEE-Europe est également inscrite dans l’agenda. Et puis, bien entendu nous avancerons au cours de l’année avec comme focus les élections européennes de juin 2024.
2024, va être une nouvelle année de défis. Les héros sont certes fatigués, mais on a toujours besoin d’eux, notamment pour passer le flambeau. Le journaliste qui doit nous interviewer a été plus qu’enthousiaste de notre premier contact. Au moins sur ce point nous pourrons rendre hommage à Franck comme il se doit, et ce sera encore la mission de l’AAFB. Nous espérons donc pouvoir compter sur votre soutien et votre confiance.
Nous vous souhaitons de profiter de vos familles en ces fêtes de Noël, de rester en bonne santé, et un passage réussi vers 2024 !
Avec toutes nos amitiés,
Marianne Ranke-Cormier
Présidente AAFB
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Post-scriptum: Une petite inclusion personnelle. Je vous informe que je me suis engagée auprès du seul parti transeuropéen en lice pour ces élections, Volt Europa, qui avec un programme commun fait campagne et se présente dans une dizaine de pays européens aux européennes 2024. Je contribue notamment dans l’organisation de la campagne en France (en tant que candidate auprès de nos têtes de liste Sven Frank (allemand) et Rayna Stamboliyska (franco-bulgare), mais aussi membre non exécutif du bureau du chapitre France référente pour la campagne). Certes, il n’est pas parfait et défend une Europe fédérale (toute une réflexion pour comprendre ce qu’ils entendent par là), mais le plus important et de pouvoir apporter des outils de démocratisation aux citoyens et d’avoir une vraie élection européenne en changeant le processus électoral. A partir du moment où en France nous n’aurons plus la barrière du million d’euros d’impression des bulletins de vote et professions de foi, et où en Europe nous pourrons présenter de vraies listes transeuropéennes sans passer par le niveau national, j’estime que l’une de mes batailles aura été gagnée.
Mais ce n’est pas demain la veille, puisque après avoir été gentiment mis à l’écart ces cinq dernières années par les tous-puissants pouvoirs européens, nous allons connaître un repli nationaliste et souverainiste avec la prochaine législature européenne. Ne vous y trompez pas, les plus extrêmes (droite/gauche) ne sont pas forcément les plus souverainistes (cf la lettre de Franck: Comment l’Europe pourrait tomber dans les mains des arrière petits-fils d’Hitler, Franco, Mussolini et Pétain (1998)). Plus aucun chef d’état ou de gouvernement aujourd’hui ne défend la cause communautaire. Toutes les propositions innovantes (notamment celle du programme de Macron) ont été étouffées dans l’oeuf, et c’est le très socialiste Scholz qui mène la campagne nationaliste.
Alors si vous voulez nous aider à gagner au moins ce pari là, celui d’une Europe politique citoyenne transeuropéenne, soutenez VOLT, nous avons besoin de votre aide et d’accrocher des étoiles européennes (eurostars) à notre sapin !