It could be said that we’re all accomplices of the so-called “post-truth”, although not to the same extent. But, what is the post-truth?
The post-truth refers to circumstances in which emotions and personal beliefs are more determining when shaping public opinion than objective facts[1].
The post-truth is used in the political sphere. It is incorporated by populisms and reflects a general principle well known in marketing: what matters is not reality, but perception of reality.
The mechanism is simple. Someone gathers some truths that are recognizable by all of us, but tells them in a politically incorrect way, and that’s it! Intentions don’t matter. We accept that person as the new saver.
But who are the accomplices of populisms? We, the citizens that allow ourselves to be seduced by them? The ones that just resign ourselves to them? The political leaders who manage the status quo? The invisible hand that moves everything?
And the most important question: what’s the antidote to populisms? In good politics, the antidote to post-truth and populisms is authenticity. And authenticity is not only reached through new or spotless people, but also through leaders who honestly recognize their errors and apologize to citizens.
Let’s take for instance our Europe. Most part of the political class is aware of the mistakes committed over the last decades. But, what are they waiting for to publically acknowledge the true causes of the current crisis?
-> To acknowledge, for example, the momentum provided by the fall of the Berlin Wall to the market economy, as a fundamental force of change, which ended up seducing the independent political class.
-> To acknowledge that the convergence criteria of the Maastricht Treaty derived, a decade later, in the great divergence between politics and citizens.
-> To acknowledge that they couldn’t catch the warning message dropped by the citizenship in 2005, when they rejected the Treaty establishing a Constitution for Europe. The paralysis as a response and the globalizing corruption that kept going forward, until creating the gap which is the reason why today when it rains, it pours.
-> To acknowledge that it was the leaders of the political parties who dissolved the legitimacy of their political parties, when the world globalized and parties didn’t know how to structure themselves, at least as trans-European parties.
-> To acknowledge their inability to anticipate and to create a vision for the future that provides challenges to our societies.
Our beloved friend Franck Biancheri, probably the most politically intelligent person in recent times, described, already trapped by the disease that ended his life, two scenarios for this decade we’re living. Poetically, he called the less negative scenario “the painful dawn of the world after” and the darkest scenario, “the tragic twilight of the world before”. Aware that his account of events for this decade wouldn’t become literally true, but would describe the atmosphere surrounding us, in 2012 he wrote[2] for the present year 2016:
First scenario. The painful dawn of the world after 2016
U.S. President re-elected on a platform of a new multipolar world order and re-industrialization of the United States.
Second scenario: The tragic twilight of the world before 2016
Election of a new American President on an isolationist programme.” Real truth.
Leaders of Social democracy, of Christian democracy, of Liberalism, recognize your mistakes and apologize to citizens! Only then, will we be able to stop the populism wave now devastating both sides of the Atlantic Sea! Or maybe they are aware of their mistake, but recognizing it would mean the end of their parties and themselves, since they are financed by economic interests benefited from them… and that’s why they have contributed to this drift of the traditional political parties…
New people will come again, but they will need you by their side to defeat the post-truth and populisms, and thus give rise to the world-after.
José María Compagni Morales
Vice-president AAFB (Association des Amis de Franck Biancheri)
Secretary General LEAP (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique)
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[1] https://en.oxforddictionaries.com/definition/post-truth
[2] Crisis mundial, encaminados al mundo del mañana. Europa y el Mundo en la década 2010-2020. Anticipolis Editions, 2010.
D’une certaine manière, on peut dire que nous sommes tous complices de l’”ère post-factuelle”, quoi qu’à des degrés divers. Mais tout d’abord qu’est-ce que cette “ère post-factuelle”?
L’”ère post-factuelle” fait référence aux situations dans lesquelles l’émotion et les convictions personnelles jouent un rôle plus déterminant dans la construction de l’opinion publique, que les faits objectifs[1].
L’”ère post-factuelle” est utilisée dans la sphère politique. Elle est incorporée dans les courants populistes et reflète un principe général bien connu du marketing : ce qui compte n’est pas la réalité, mais la perception que nous en avons.
Le mécanisme est simple. Une personne rassemble quelques vérités reconnaissables par tous, mais les énonce d’une manière politiquement incorrecte, et le tour est joué ! Cette personne est perçue comme le nouveau sauveur.
Mais demandons-nous qui sont les complices de ces courants populistes? Nous, les citoyens qui nous autorisons à être séduits par eux? Les dirigeants politiques qui maintiennent le status quo? La main invisible qui guide tout?
Et répondons surtout à cette question centrale: quels sont les antidotes pour combattre le populisme? En bonne politique, l’antidote au “post-factuel” et au populisme est l’authenticité. Et ce ne sont pas seulement des personnalités nouvelles ou pures qui permettent le retour à l’authenticité, mais plus simplement aussi des dirigeants reconnaissant honnêtement leurs erreurs et s’excusant auprès des citoyens.
Prenons l’exemple de notre Europe. La plupart de la classe politique est consciente des erreurs commises au cours des dernières décennies. Qu’attendent-ils donc pour reconnaître publiquement les réelles causes de la crise actuelle?
-> Pour reconnaître la dynamique apportée par la chute du Mur de Berlin à l’économie de marché comme une force de changement fondamentale qui a fini par séduire la classe politique indépendante.
-> Pour reconnaître que les critères de convergence du Traité de Maastricht ont dérivé, une décennie plus tard, vers une grande divergence entre politique et citoyens.
-> Pour reconnaître qu’ils n’ont pas su saisir le message d’alerte lancé par les citoyens en 2005, lors des rejets français et néerlandais du Traité établissant une Constitution pour l’Europe. La paralysie comme réponse et la corruption mondialisée qui a continué à progresser, ont abouti à creuser ce fossé qui fait que désormais tout problème se trouve démultiplié.
-> Pour reconnaitre que ce sont les dirigeants des partis politiques qui ont dissous la légitimité de leurs partis, au moment où le monde globalisé et les partis auraient dû chercher à se structurer, au moins sous forme de partis transeuropéens.
-> Pour reconnaître leur incapacité à anticiper et à créer une vision pour l’avenir, identifiant les grands défis pour nos sociétés.
Notre bien-aimé Franck Biancheri, probablement la personne la plus politiquement intelligente de ces derniers temps, alors qu’il était déjà cloîtré dans la maladie qui lui coûta la vie, a décrit deux scénarios pour la décennie dans laquelle nous nous trouvons. Poétiquement, il a nommé le scénario le moins négatif “l’aube douloureuse du monde d’après“, et le plus négatif “le crépuscule tragique du monde d’avant“. Conscient que son récit d’évènements pour cette décennie ne deviendrait pas littéralement vrai, mais refléterait plutôt l’atmosphère qui nous entoure, il écrivit[2] en 2012 ces lignes au sujet de l’année 2016:
Premier scénario. L’aube douloureuse du monde d’après 2016
Président des Etats-Unis réélu sur le socle d’un nouvel ordre mondial multipolaire et ré-industrialisation des Etats-Unis.
Second scénario: Le crépuscule tragique du monde d’avant 2016
Election d’un nouveau Président Américain sur la base d’un programme isolationniste. Vérité vraie.
Dirigeants socio-démocrates, chrétiens-démocrates, libéraux…, reconnaissez vos erreurs et excusez-vous auprès des citoyens! Seulement alors, pourrons-nous stopper la vague de populisme qui dévaste aujourd’hui les deux rives de l’Atlantique!
Mais peut-être sont-ils conscients de leurs erreurs, mais que les reconnaître mettrait fin à leurs partis et à eux-mêmes, puisqu’ils sont financés par des intérêts économiques qui ont profité d’eux… expliquant d’ailleurs pourquoi ils ont contribué à cette dérive des partis politiques traditionnels…
De nouvelles personnes viendront encore, mais ils auront besoin de vous à leurs côtés pour vaincre le “post-factuel” et les populismes, et permettre ainsi la venue du monde d’après.
José María Compagni Morales
Vice-président de l’AAFB (Association des Amis de Franck Biancheri)
Secrétaire Général de LEAP (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique)
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[1] https://en.oxforddictionaries.com/definition/post-truth
[2] Crise mondiale, en route vers le monde d’après. France, Europe, Monde, dans la décennie 2010-2020. Editions Anticipolis, 2010.