De la naissance d’une association à son premier congrès, surtout d’une envergure comparable à EGEE 1, il y a souvent un temps assez long qui s’écoule.
EGEE rompt avec cette « loi naturelle ». Son premier congrès coïncidera avec ses six premiers mois d’existence. Cette évolution extraordinaire viendrait-elle d’une nature différente d’EGEE ? Assurément.
Si cela se passe ainsi, c’est que nous l’avons voulu. EGEE a décidé d’être un mouvement où être Européen n’est pas une position de méditation mais où être Européen c’est agir pour l’Europe. Il ne s’agit plus de réfléchir mais de donner les moyens de l’action. Nous pensons qu’il est maintenant temps de faire des citoyens le vrai moteur du processus de construction communautaire . Et notre analyse semble juste car EGEE1 aurait été impossible si nous n’avions pas rencontré une aspiration de la part du monde étudiant et des jeunes en général.
EGEE1 aurait été impossible également si nous n’avions pas trouvé, dans la classe politique européenne, particulièrement française, majorité et oppositions confondues, un désir de nous aider ; cette unanimité prouve bien qu’il existe dans la population un puissant sentiment européen mais qui ne se concrétise hélas que négativement.
Etre Européen n’est pas un plus ! Ne pas l’être est par contre un défaut. Et par ce constat voilà définie une des missions d’EGEE : transformer l’européanité en un sentiment positif, porteur d’action.
La chose que nous regrettons le plus à la veille d’EGEE 1, c’est le manque de conscience qu’ont les entreprises de leurs intérêts à l’Europe. Celles qui ont accepté de nous aider sont vraiment des exceptions. Pourtant, pour améliorer son image et apparaître comme une société en rapport avec son temps et surtout son avenir, l’Europe est un moyen idéal.
Franck Biancheri, Président de l’Association, 16 avril 1985