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His book, EUROPE: COMMUNUTY OR EMPIRE? Elements of reflection and principles of action for future European citizens (1992, Editions Anticipolis), deals in particular with the risks inherent of the Maastricht Treaty, which entered into force 25 years ago, on 1st November 1993. Risks which are actually in place. For more than a decade, we are witnessing a new implosion of this project of Union inaugurated by the Treaty on the European Union.
Yesterday already the Maastricht Treaty embodied the break between power and citizens. Still nowadays (25 years later and in another century) his criteria are still law, and raise new generations of citizens against this Europe the treaty embodies, a system that seeks to “normalize” instead of “develop “, a Europe that governs like an Empire.
“The Empire represents the classic drift of any political entity on the path to power. Should it have been the dictatorship of one man or a group over the others, this drift has always taken the form of bureaucracy and centralisation, ultimately leading to collapse…” wrote Franck Biancheri.
Rereading Franck Biancheri’s anticipations allows us to understand the reasons for failure and to build the next Europe on a better understood lesson.
To illustrate this anniversary, we offer you an unpublished excerpt from Franck Biancheri’s book “EUROPE:COMMUNUTY OR EMPIRE? Elements of reflection and principles of action for future European citizens“
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THE COMMUNITY AT A CROSSROADS
1992 – The uncertainties which are staking the ratification process of the Maastricht Treaty in the various Member States of the European Community have highlighted a clear divorce between public opinion and the Community leaders. They also showed two essential elements: the first is that the population could take a strong interest in community building! The second point, concomitant with the first, is that their thirst for information and understanding has been largely unsatisfied for decades, especially during the process of preparation and ratification of the treaty. The construction of the community, whatever the future of the Maastricht Treaty, will tend to integrate more and more strongly. Contrary to the demagogic arguments put forward by many of the “yes” promoters in Maastricht, a failure would not mean the end of the European construction; it would involve a painful revision of a number of habits and methods acquired over the past thirty-five years. In a sense, the weak French “yes” cumulated to the Danish “no” has finally brought us to a quite close result, leaving more options open to the future. The next ten years will therefore be crucial, since they will be the ones marking our choice among the different ways European construction should look like in the future.
Two great symbolic figures will embody the two alternatives for Europe: that of the Community or that of the Empire. The Community represents a continuation of the innovative experiment initiated by the Western Europeans after the Second World War, an attempt to overcome the oppositions among Nation-states through peaceful means. The Empire represents the classic drift of any political entity on the path to power. Should it have been the dictatorship of one man or a group over the others, this drift has always taken the form of bureaucracy and centralisation, ultimately leading to collapse.
Going beyond the institutions, methods of public action, and speeches of responsible and asserted principles, it is the citizen, and more particularly the European citizen, who will make the difference between these two opposing paths. It is namely the emergence of European citizenship, the ability of European citizens to understand the issues and make choices, and their ability to act collectively on a European scale, which will shape community construction in the coming decades. Yes, but please also note that the European citizenship can not be decreed.
The European citizen can only be born out of the conjunction of three factors:
- the will of the national citizens responsible for becoming responsible European citizens (themselves and their own children);
- the will of institutions and leaders to stimulate the development of a civil society*;
- their ability to organise themselves so that their wishes become reality; that is to say, to master the development and implementation of new community policies and tools.
[…] From the book EUROPE:COMMUNUTY OR EMPIRE? Elements of reflection and principles of action for future European citizens – Franck Biancheri, 1992.
Order this book on Editions Anticipolis website
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Son livre, EUROPE: COMMUNAUTÉ OU EMPIRE? Éléments de réflexion et principes d’action à l’usage des futurs citoyens européens (1992, éditions Anticipolis), traite notamment des risques inhérents au Traité de Maastricht qui est entré en vigueur il y a 25 ans, le 1er novembre 1993. Des risques qui sont effectivement bien en place aujourd’hui. Depuis plus d’une dizaine d’années, nous assistons à l’implosion de ce projet d’Union inauguré par le Traité sur l’Union européenne.
Hier déjà le traité de Maastricht incarnait la rupture entre entre le pouvoir et les citoyens. Aujourd’hui encore (25 ans après et dans un autre siècle) ses critères font toujours loi, et soulèvent de nouvelles générations de citoyens contre cette Europe qu’il incarne, un système qui s’attache à “normer” au lieu de “développer”, une Europe qui gouverne comme un Empire.
“L’Empire représente la dérive classique de toute entité politique sur le chemin de la puissance. Qu’elle ait été dictature d’un homme ou d’un groupe sur les autres, cette dérive a toujours pris la forme de la bureaucratie et de la centralisation pour aboutir in fine à l’effondrement…” écrivait Franck Biancheri
Relire les anticipations de Franck Biancheri permet de comprendre les ressorts de l’échec et de bâtir la prochaine Europe sur une leçon mieux comprise.
Pour illustrer cet anniversaire nous vous proposons un extrait inédit du livre de Franck Biancheri “EUROPE: COMMUNAUTÉ OU EMPIRE? Éléments de réflexion et principes d’action à l’usage des futurs citoyens européens”
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LA COMMUNAUTÉ À LA CROISÉE DES CHEMINS
1992 – Les incertitudes qui jalonnent le processus de ratification du traité de Maastricht dans les différents États-membres de la Communauté européenne ont mis en lumière un divorce flagrant entre les opinions publiques et les dirigeants de la Communauté. Elles ont également mis en relief deux éléments essentiels. Le premier est que, oui, les populations pouvaient s’intéresser fortement à la construction communautaire ! Le second point, concomitant du premier, est que leur soif d’information et de compréhension a été largement insatisfaite depuis des décennies, surtout tout au long du processus de préparation et de ratification du traité. Or, la construction communautaire, quel que soit l’avenir réservé au traité de Maastricht, va tendre à une intégration de plus en plus forte. Contrairement aux arguments démagogiques assénés par nombre de promoteurs du « oui » à Maastricht, un échec ne signifierait pas la fin de la construction européenne, elle impliquerait la révision douloureuse d’un certain nombre d’habitudes et de méthodes acquises depuis trente-cinq ans. En un sens, le faible « oui » français cumulé au « non » danois a abouti à un résultat finalement assez proche, laissant plus d’options ouvertes pour l’avenir. Les dix prochaines années seront donc cruciales puisqu’elles seront celles qui marqueront notre choix entre différentes voies d’avenir pour la construction européenne.
Deux grandes figures symboliques vont incarner les deux alternatives qui se présentent à l’Europe : celle de la Communauté ou celle de l’Empire. La Communauté représente une poursuite de l’expérience novatrice commencée par les Européens de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale, une tentative de surmonter les oppositions entre États-nations par des moyens pacifiques. L’Empire représente – 16 – la dérive classique de toute entité politique sur le chemin de la puissance. Qu’elle ait été dictature d’un homme ou d’un groupe sur les autres, cette dérive a toujours pris la forme de la bureaucratie et de la centralisation pour aboutir in fine à l’effondrement.
Au-delà des institutions, des méthodes d’actions publiques, des discours des responsables et des principes affirmés, c’est le citoyen, et plus particulièrement le citoyen européen, qui établira la différence entre ces deux voies opposées. Ce sont l’émergence de la citoyenneté européenne, la capacité des citoyens européens à comprendre les enjeux et à réaliser des choix, ainsi que leur aptitude à agir collectivement à l’échelle européenne qui façonneront la construction communautaire au cours de ces prochaines décennies. Oui, mais la citoyenneté européenne ne se décrète pas.
Le citoyen européen ne peut naître que de la conjonction de trois facteurs :
- la volonté des citoyens nationaux responsables de devenir, eux et leurs enfants, des citoyens européens responsables ;
- la volonté des institutions et des dirigeants de stimuler le développement d’une société civile* ;
- la capacité des uns et des autres à pouvoir s’organiser pour que leurs volontés deviennent des réalités, c’est-à-dire maîtriser l’élaboration et la mise en oeuvre de politiques et d’instruments communautaires nouveaux.
[…] Extrait du livre EUROPE: COMMUNAUTÉ OU EMPIRE? Éléments de réflexion et principes d’action à l’usage des futurs citoyens européens – Franck Biancheri, 1992.
Ouvrage à commander pour le prix de 18€ aux Editions Anticipolis
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* Société civile : ensemble des associations et organisations non institutionnelles qui composent le « tissu vivant » d’une société démocratique, les institutions n’en étant que le squelette.
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